Présentation de la formation
📸 Formation d'une semaine : Procédés photographiques anciens non toxiques
La Maison Picturale (Paris) propose une formation intensive d'une semaine destinée aux photographes désireux de maîtriser des procédés photographiques anciens, revisités sans utilisation de produits toxiques. 🌱
Cette formation alterne théorie 📖 et pratique 🛠️ dans un atelier spécialisé. Les participants apprennent à utiliser deux machines innovantes exclusives – le Luminographe et le Plénum – et à s'initier à plusieurs procédés photographiques du XIXe siècle remis au goût du jour sans chimie dangereuse :
- 📘 Cyanotype
- 🎨 Aquateinte
- 🖤 Tirage charbon
- ✨ Tirage velours
- 🖌️ Tirage à l'huile
À l'issue du stage, chaque photographe aura acquis le savoir-faire et l'autonomie technique nécessaires pour produire de manière autonome des tirages d'art selon ces procédés historiques. 🖼️
🎯 Objectifs pédagogiques
Cette formation vise à transmettre un savoir-faire complet sur les procédés photographiques alternatifs, en combinant approche historique rigoureuse et techniques modernes non toxiques. 🌍
📌 À l'issue de la formation, vous serez capable de :
- 🧪 Préparer et appliquer les différentes émulsions photosensibles propres à chaque procédé
- 🌞 Maîtriser l'exposition et le développement des procédés alternatifs
- 🖨️ Créer des négatifs numériques calibrés spécifiquement pour chaque technique
- ⚙️ Utiliser de manière optimale les équipements spécifiques (Luminographe et Plénum)
- 🖼️ Produire des tirages photographiques artistiques selon cinq procédés historiques
- 🎨 Adapter ces techniques à vos projets personnels et à votre démarche artistique
📚 Approche pédagogique
L'approche pédagogique de la formation allie contexte historique et pratique intensive. Chaque procédé est introduit par un exposé sur son histoire et ses principes avant d'être mis en pratique par les participants. 🛠️
📜 Contextualisation historique
Chaque procédé est replacé dans son époque d'invention au XIXe siècle, avec présentation d'œuvres et d'artistes emblématiques. 🎨
🧑🏫 Démonstration pratique
Le formateur effectue une démonstration complète de chaque technique, depuis la préparation des chimies jusqu'à l'obtention du tirage final. 🖼️
🛠️ Pratique guidée
Les participants réalisent eux-mêmes les différentes étapes du procédé, avec un accompagnement personnalisé du formateur. 🤝
🚀 Autonomisation
Progressivement, chaque stagiaire est encouragé à développer sa propre approche et à adapter les techniques à ses projets artistiques. 🎨
🛠️ Matériel fourni
📜 Papiers
Papiers 100% coton type aquarelle (formats jusqu'à A3+), pour supports de tirage de haute qualité.
🖨️ Transparents jet d'encre
Films transparents format A4/A3 pour la création de négatifs numériques imprimés (imprimante photo haute résolution).
🧪 Chimie non toxique
Kits de chimie à base de sels ferriques (ferricyanures, citrates, etc.) pour les sensibilisations cyanotype et aquateinte, solutions de traitement et de nettoyage sans danger (aucun bichromate ni produit nocif utilisé).
🎨 Pigments et encres naturels
Pigments minéraux et végétaux (noir de carbone, terres, ocres…) pour les procédés au charbon, velours et aquateinte, encres grasses traditionnelles (typographie/lithographie) pour le tirage à l'huile – garantissant la stabilité et la longévité des images.
🛠️ Matériel d'atelier
L'ensemble du petit matériel est fourni (châssis, cuvettes, thermoplongeurs, pinceaux, pipettes, spatules, rouleaux, etc.), de même que des équipements de protection (gants, lunettes) bien que les produits utilisés soient inoffensifs.
⚙️ Machines
Le Luminographe et le Plénum sont mis à disposition des stagiaires pendant le stage, avec un accompagnement pour leur utilisation optimale.
Approche pédagogique
L'approche pédagogique de la formation allie contexte historique et pratique intensive. Chaque procédé est introduit par un exposé sur son histoire et ses principes :
- On replace la technique dans son époque d'invention au XIXe siècle
- On présente des œuvres ou artistes emblématiques (ex : albums d'Anna Atkins pour le cyanotype, tirages de Demachy pour la gomme bichromatée, etc.)
- On explore les intentions et les usages originels du procédé
Cela permet aux participants de saisir les spécificités et le potentiel créatif de chaque technique avant de la mettre en œuvre.
Déroulement de la formation
Ensuite, une démonstration pratique est effectuée par le formateur (préparation des chimies, manipulation des appareils, déroulé du processus).
Les stagiaires réalisent ensuite eux-mêmes les différentes étapes du procédé, guidés pas à pas. Cette alternance entre théorie et pratique favorise une assimilation en profondeur.
L'effectif réduit du groupe permet un accompagnement personnalisé, chaque participant recevant des conseils adaptés à son projet et à son niveau.
En fin de formation, les photographes repartent avec :
- Les tirages qu'ils ont réalisés durant la semaine
- La capacité de reproduire de façon autonome ces procédés dans leur propre laboratoire
Informations pratiques
Contact et inscription
Pour toute inscription ou renseignement complémentaire, contacter Maison Picturale (Paris) – site web ou téléphone au +33 X XX XX XX XX.
Places limitées, réservation obligatoire.
Le Luminographe
Le Luminographe est une insolveuse de nouvelle génération conçue spécialement pour les procédés photographiques alternatifs du XIXᵉ siècle. Il combine précision technique, ergonomie d'atelier et sécurité chimique dans un dispositif compact et performant.
À la différence des pratiques historiques qui reposaient sur la lumière naturelle du soleil, le Luminographe remplace le soleil tout en assurant une exposition uniforme, contrôlée et reproductible. Cela garantit des tirages réguliers, indépendants des conditions météorologiques ou saisonnières, et une meilleure maîtrise des paramètres d'insolation.
Équipements intégrés
- Châssis-presse à cadre amovible, permettant un contact optimal entre le négatif et le papier sensibilisé, avec vérification visuelle directe.
- Double système d'éclairage :
- UV (365 nm) pour une insolation efficace et homogène des émulsions photosensibles (ferriques, bichromatées, charbon, etc.)
- Rouge inactinique pour les manipulations en chambre noire sans risquer de voiler les papiers sensibles.
- Formats acceptés : A4 (24 × 32 cm) et A3+ (35 × 48 cm), soit une large plage de production adaptée aux formats courants d'atelier.
Avantages techniques
- Contrôle du temps d'exposition avec minuterie intégrée pour une précision reproductible.
- Éclairage stable (pas de scintillement ni échauffement excessif) assurant une insolation constante même sur de longues durées.
- Transportable et économe en énergie (alimentation 12V) – idéal pour les ateliers itinérants ou les environnements éducatifs.
Objectif pédagogique
L'utilisation du Luminographe permet aux stagiaires de se concentrer sur la qualité de leur image, sans subir les aléas de la lumière ambiante. Il devient un outil central pour apprendre, tester, calibrer et tirer avec une rigueur professionnelle des procédés traditionnellement artisanaux.
Le Plénum
Le Plénum est une sécheuse professionnelle spécialement conçue pour les procédés photographiques anciens. Polyvalent, il joue un rôle central dans le flux de travail en assurant un séchage rapide, homogène et sans déformation des papiers sensibles.
Son design est pensé pour optimiser les étapes préparatoires et post-exposition, tout en garantissant des conditions de conservation idéales pour les feuilles gélatinées.
Caractéristiques techniques
- Format double : accepte les papiers en formats A4 (21 × 29,7 cm) et A3+ (32,9 × 48,3 cm), compatible avec les gélatines et papiers épaissis.
- 5 niveaux de séchage horizontal, en plateaux superposés et ventilés.
- Température stable, adaptée aux papiers sensibles comme ceux utilisés pour le tirage charbon, l'aquateinte, ou la gélatinisation préalable.
Fonctions principales
- Séchage post-insolation : après le rinçage ou le développement, les papiers sont mis à sécher à plat, sans cloques ni déformation.
- Préparation des supports : permet de gélatiniser les feuilles avant enduction, assurant une surface plane et régulière.
- Coulage d'émulsion : grâce à la stabilité thermique et mécanique du dispositif, les émulsions liquides peuvent être coulées avec une grande précision.
Avantages pédagogiques et techniques
- Gain de temps important : réduit drastiquement les délais entre deux étapes, rendant la pratique des procédés plus fluide.
- Sécurité des supports : évite les manipulations à chaud risquées ou le séchage irrégulier à l'air libre.
- Polyvalence : utile dans presque tous les procédés enseignés (tirage charbon, aquateinte, bromoil, gomme, etc.).
Calibration numérique : maîtriser la chaîne du ton
Pourquoi calibrer ?
Les procédés photographiques anciens — cyanotype, aquateinte, charbon, etc. — possèdent chacun leur réponse tonale propre. Certains écrasent les hautes lumières, d’autres perdent les ombres fines. Obtenir un rendu fidèle avec ces procédés manuels est difficile sans adaptation.
C’est là qu’intervient la calibration numérique, une étape aujourd’hui indispensable pour garantir la précision et la reproductibilité d’un tirage.
Une application dédiée
Maison Picturale propose un outil exclusif : une application iOS de calibrage des négatifs numériques, spécialement conçue pour les procédés alternatifs.
Elle permet, en quelques étapes :
- d’analyser la réponse d’un procédé sur un papier donné
- de générer automatiquement une courbe de correction à appliquer à l’image
- d’obtenir un négatif numérique (sur film transparent) parfaitement adapté au rendu souhaité
L’image corrigée est ensuite imprimée avec une imprimante jet d’encre classique, sur un film transparent.
Pourquoi c’est fondamental
- Contrôle total du rendu final : finesse des hautes lumières, détails dans les ombres
- Reproductibilité : un tirage réalisé aujourd’hui peut être refait à l’identique des mois plus tard
- Gain de temps : plus besoin de tests successifs à l’aveugle
- Standardisation : permet de partager ou publier un procédé avec précision, sans empirisme
Et surtout : liberté
Une fois calibré, le photographe peut expérimenter en toute confiance : changer de papier, de pigment ou de procédé devient une démarche maîtrisée, non hasardeuse.
Cette approche place les procédés anciens dans une chaîne de production contemporaine, respectueuse de leur complexité mais libératrice pour l’artiste.
Cyanotype
Histoire et principes
Le cyanotype est un procédé photographique monochrome produisant des images aux bleus de Prusse intenses. Il fut inventé en 1842 par le scientifique britannique Sir John Herschel, dans un but initialement scientifique.
Dès 1843, il est adopté par la botaniste Anna Atkins, qui l'utilise pour réaliser le tout premier livre photographique illustré de l'histoire, composé de photogrammes d'algues marines. Ce travail marque l'union fondatrice entre science, image et publication photographique.
Processus technique
Le procédé repose sur la réduction photosensible de sels de fer. Il suit des étapes simples et accessibles :
- Enduction d'un papier (ou tissu) avec une solution de citrate d'ammonium ferrique et ferricyanure de potassium
- Pose d'un objet ou d'un négatif numérique en contact
- Exposition aux UV (lumière du soleil ou insolveuse)
- Développement à l'eau claire : l'image apparaît en blanc sur fond bleu
Adaptation moderne
Historiquement très populaire pour sa simplicité et son coût faible, le cyanotype présente néanmoins un défaut : sa courbe de contraste très abrupte, qui limite la restitution des demi-teintes et des détails dans les zones intermédiaires.
La formation corrige cette limite grâce à l'application de calibrage des négatifs. Celle-ci permet d'ajuster l'image numérique avant impression pour équilibrer la gamme tonale. Le résultat : des tirages aux nuances riches, aux détails fins, reproductibles avec constance et fidélité.
Aquateinte (version non toxique de la gomme bichromatée)
Origine et contexte
La gomme bichromatée est un procédé photographique pigmentaire inventé vers 1850 par Alphonse Poitevin, puis largement utilisé par les photographes pictorialistes à la fin du XIXᵉ siècle. Très apprécié pour sa souplesse d’interprétation, il permettait de produire des images au rendu proche du dessin, de la gravure ou de l’aquarelle, en superposant des couches pigmentaires sur un papier sensibilisé.
Principe traditionnel
Le procédé repose sur les propriétés photosensibles de la gomme arabique mélangée à un pigment naturel, puis sensibilisée avec du bichromate de potassium.
Après exposition aux UV sous un négatif, les zones insolées durcissent et retiennent le pigment, tandis que les autres se dissolvent au lavage.
L’image apparaît par accumulation progressive de matière pigmentaire dans les zones insolées.
✘ Inconvénient majeur : le bichromate est une substance cancérogène, réglementée, incompatible avec une pratique saine.
Une version moderne, non toxique
La version enseignée à Maison Picturale, baptisée Aquateinte, reprend le même principe en supprimant tout produit toxique.
Le bichromate est remplacé par un sensibilisateur à base de sels ferriques, parfaitement sûr à manipuler, sans danger pour l’utilisateur ni pour l’environnement.
Cette innovation rend le procédé accessible à tous, en atelier ou à domicile, tout en préservant son potentiel artistique.
Atouts pédagogiques et artistiques
- Support : papier aquarelle 100 % coton, excellente accroche
- Pigments : ocres, terres naturelles, noirs végétaux, aquarelles artisanales
- Superpositions multiples : chaque couche peut être exposée, révélée, enrichie
- Souplesse d’interprétation : défauts ou imprécisions deviennent des matières expressives
Étapes de fabrication
Préparation du support
Le papier aquarelle 100 % coton doit d’abord être ébouillanté dans l’eau chaude afin de stabiliser sa taille. Cette étape empêche les déformations ou rétrécissements au cours des superpositions successives.
Ensuite, le papier est gélatiné à cœur avec une gélatine animale de type dure, pour créer une base stable et cohésive.
Tannage (durcissement de la gélatine)
Traditionnellement, ce tannage est réalisé avec des agents comme le formol ou le glyoxal, tous deux toxiques et irritants.
À Maison Picturale, cette étape est remplacée par une alternative biologique, non toxique, à base de tanins végétaux. Ce tannage naturel renforce la résistance de la gélatine sans danger pour l’utilisateur.
Préparation de la solution
Mélange de gomme arabique, pigment naturel, et sensibilisateur à base de sels ferriques (non toxique). La solution est étalée finement au pinceau sur le papier préparé.
Séchage à plat
Réalisé de préférence dans le Plénum, pour garantir un séchage homogène, sans bulles ni poussières.
Insolation
Le papier sec est mis en contact avec un négatif numérique calibré, puis exposé aux UV dans le Luminographe. La lumière durcit sélectivement la gomme pigmentée.
Révélation à l’eau chaude
Après exposition, le papier est plongé dans l’eau : les zones insolées retiennent le pigment ; les autres se dissolvent lentement.
Cette étape est totalement inoffensive grâce à l’usage exclusif de produits non toxiques.
Séchage et nouvelle couche
Le papier est à nouveau séché à plat. L’opération peut être répétée autant de fois que souhaité, avec d’autres pigments ou le même, pour enrichir l’image.
Deux approches créatives proposées
1. Quadrichromie CMJN
Quatre négatifs sont générés à partir d’une image couleur calibrée, chacun correspondant à une séparation de couleur (cyan, magenta, jaune, noir).
Chaque couche est imprimée avec son propre pigment, dans un ordre précis, sur le même papier. Cela permet une reconstitution fidèle de l’image couleur, avec la richesse visuelle de la superposition pigmentaire.
2. Monochromie modulée – La technique des trois crayons
Inspirée des dessins de maîtres (Léonard de Vinci, Watteau), cette technique n’utilise qu’un seul négatif, toujours le même.
L’image est reconstruite par passes successives avec des pigments différents :
- un ton froid (noir ou bleu) pour la base
- un ton chaud (terre ou sanguine) pour les modelés
- un ton neutre ou clair (ocre, sépia) pour l’ambiance ou la lumière
Ces couches se chevauchent, créant une image riche en nuances et en profondeur atmosphérique, malgré l’usage d’un seul négatif.
On obtient un rendu évoquant la technique des trois crayons du dessin classique, d’où son nom.
En conclusion
L’Aquateinte offre un pont vivant entre photographie et arts graphiques, dans un cadre non toxique, reproductible, expressif.
Elle permet la réalisation d’œuvres uniques, durables, avec une intervention manuelle consciente dans chaque couche, tout en tirant parti des outils numériques (calibrage, négatifs jet d’encre).
Ce procédé est une porte d’entrée idéale dans l’univers des techniques pigmentaires du XIXᵉ siècle, réinterprétées pour les enjeux contemporains : créativité, écologie, santé.
Tirage Charbon (procédé pigmentaire à double transfert, version non toxique)
Origine et principes
Le tirage au charbon est un procédé photographique pigmentaire inventé en 1855 par l’ingénieur français Alphonse Poitevin. Il repose sur une gélatine colorée (souvent au noir de carbone), photosensibilisée puis durcie par la lumière UV.
Après exposition sous négatif, la gélatine non durcie est dissoute à l’eau chaude : l’image apparaît en relief, uniquement constituée de gélatine durcie et pigment stable, sans sels d’argent.
🛡️ Tirage 100 % pigmentaire, ultra stable, insensible à la lumière ou au vieillissement.
La technique du double transfert
La méthode enseignée à Maison Picturale est la version double transfert, perfectionnée par Joseph Swan en 1864.
Deux étapes :
- Création de l’image sur un support provisoire
- Transfert sur un support définitif, dans le bon sens de lecture
Avantages du double transfert
- Liberté totale de support : l’image peut être transférée sur papier aquarelle, toile, bois, métal, papier teinté, papier texturé…
- Orientation fidèle : pas d’image miroir
- Modulation du rendu : densité, relief, finition ajustables selon la formulation du “tissu charbon” et le support choisi
- Procédé non toxique : sensibilisation aux sels ferriques, sans bichromate ni formol
Intérêts pédagogiques et esthétiques
- Noirs profonds et demi-teintes nuancées
- Finesse extrême des détails
- Rendu organique, mat ou satiné
- Tirage grand format possible
- Création de pièces uniques, intégrables à des supports non conventionnels (installation, objet, livre, mobilier…)
Tirage en couleur : séparation CMJN
Le tirage au charbon permet également la reproduction d’images en couleur grâce à la technique de la quadrichromie CMJN.
Le principe repose sur l’impression successive de quatre couches pigmentaires, chacune correspondant à une séparation couleur :
- C : Cyan
- M : Magenta
- J : Jaune
- N : Noir
Chaque couche est :
- imprimée à partir d’un négatif numérique calibré,
- exposée et développée indépendamment,
- puis superposée avec précision sur le support final.
Ce processus, long mais reproductible, permet de créer des images en couleur entièrement pigmentaires, sans jet d’encre, aux teintes riches et à la durabilité exceptionnelle.
Il est particulièrement adapté à des tirages d’art, des éditions limitées ou des œuvres plastiques hybrides.
🎨 Résultat : une photographie en couleur faite à la main, sans imprimante, sans chimie toxique, avec une finesse impossible à obtenir autrement.
En résumé
Le tirage au charbon double transfert est un procédé noble, plastique et modulaire, qui conjugue exigence technique et grande liberté artistique.
Sa version non toxique, enseignée pas à pas à Maison Picturale, permet à tout photographe ou artiste de produire des images hautement durables, reproductibles, et transférables sur tout support compatible.
Tirage Velours (charbon direct à révélation sèche)
Contexte historique
Le tirage velours s'inscrit dans la tradition des procédés pigmentaires directs développés à la fin du XIXᵉ siècle, notamment en France. Il est inspiré des travaux de Victor Artigue (procédé dit charbon-velours) et du célèbre procédé Fresson, tous deux fondés sur l'utilisation de gélatine photosensible et de pigments secs.
Ces techniques se distinguent par leur révélation sans développement liquide et par leur rendu unique : mat, profond, presque tactile.
Principe du procédé
Contrairement au tirage charbon classique, ici, aucune couche pigmentée n'est appliquée au préalable. L'image se forme par adhérence sélective du pigment sec sur la gélatine insolée.
Les étapes sont les suivantes :
- Sensibilisation d'un papier à la gélatine pure (sans pigment)
- Exposition sous un négatif à la lumière UV
- Révélation à sec : le papier est saupoudré de pigments en poudre
- Les particules adhèrent aux zones insolées (gélatine durcie) et sont repoussées ailleurs
- Un révélateur léger (pinceau ou soufflette) fait apparaître l'image finale
Caractéristiques esthétiques
Le résultat est une image subtile et veloutée, au rendu proche du pastel sec ou du fusain, avec :
- Des contrastes doux, sans agressivité
- Un fond nacré ou mat selon le papier utilisé
- Une profondeur de teinte obtenue sans encre ni eau
- Une absence de brillant, qui évoque davantage le dessin que la photographie classique
Intérêts pédagogiques
- Introduction idéale au travail pigmentaire par contact
- Possibilité d'expérimentation avec de nombreux pigments secs (ocres, terres, poudres fines)
- Procédé entièrement non toxique, sans révélateur chimique
- Grande liberté créative dans le choix du support et de la matière
Le tirage velours combine le raffinement des procédés anciens avec la simplicité de mise en œuvre contemporaine. Il ouvre une voie originale à la photographie imprimée comme objet sensoriel, à la frontière du dessin et de l'image.
Tirage à l'huile (oléotypie non toxique)
Origine et contexte
Le tirage à l'huile, ou oléotypie, est un procédé photographique appartenant à la famille des techniques à encres grasses, très apprécié par les photographes pictorialistes du début du XXᵉ siècle. Son esthétique proche de la gravure et son potentiel d'intervention manuelle l'ont rendu populaire auprès des artistes cherchant à s'affranchir du rendu mécanique de la photographie argentique.
Il est issu des recherches d'Alphonse Poitevin (1855), puis perfectionné et simplifié par G.E.H. Rawlins en 1904.
Une version non toxique revisitée
Traditionnellement, ce procédé utilisait du bichromate de potassium, une substance hautement toxique et polluante.
À Maison Picturale, l'oléotypie est enseignée dans une version non toxique, utilisant une gélatine sensibilisée à base de sels ferriques, totalement sûre à manipuler.
Cette approche rend le procédé accessible, écologique et sans danger, aussi bien en contexte professionnel qu'éducatif.
Principe technique
- Le papier est enduit d'une gélatine photosensible sans bichromate
- Après exposition sous un négatif UV, la feuille est imbibée d'eau
- On applique une encre grasse :
- Les zones durcies par la lumière repoussent l'eau et acceptent l'encre
- Les zones non durcies restent humides et repoussent l'encre
- L'image se révèle manuellement, par geste artistique : au pinceau, au rouleau ou au tampon
Avantages esthétiques et expressifs
- Rendu riche : dense et texturé, proche de la lithographie ou du fusain
- Contrôle créatif : possibilité de moduler localement les ombres et les lumières
- Unicité : tirages uniques et irréplicables, où la main de l'artiste laisse sa trace
- Versatilité : compatible avec une grande variété de papiers et de formats
Intérêt pédagogique
- Procédé lent, introspectif et sensible, favorisant une approche artistique de la photographie
- Parfait pour apprendre la gestion de la matière et du geste dans le tirage
- Totalement non toxique, sans solvants ni produits chimiques dangereux
- Accessible sans chambre noire, avec des outils simples
Ce procédé, souvent oublié, devient grâce à cette adaptation non toxique, un outil de création moderne, respectueux de la santé, de l'environnement, et profondément sensoriel.